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Constanța

Ga: Les grandes mers de ce monde peuvent être rudes et tumultueuses, c’est ce visage que nous a montré la Mer Noire à notre première rencontre avec Constance en Roumanie. Constance, ce nom résonnait dans ma mémoire. Je ne peux pas dire pourquoi j’étais attiré par cette ville ou ce que j’en attendais de si extraordinaire, je ne m’en étais même jamais préoccupé auparavant. Je sais seulement que ma voix intérieure me disait qu’elle devait être fascinante et entourée de mythes et de légendes. Ce même sentiment qui me conduisit à Cuba en 2008.


A notre arrivée, ce sentiment a vite pâli devant le vent humide et glacial de la Mer Noire. Cependant, le vent n’était pas le seul responsable. De fières cités en préfabriqué soviétiques, qui ont déjà vu des jours meilleurs, s’alignaient identiques et répétitives le long de notre route vers la ville. En un mot : une bouillie architecturale uniforme d’un ennui sans nom. La déception pointait déjà son nez. Dès notre arrivée au centre-ville, le visage de Constance a changé aussi vite que le vent peut tourner. Nous avons garé Manni directement devant la cathédrale orthodoxe (Saints Paul et Peter) et aperçu la promenade sur la côte juste devant nous. Comme nous étions curieux de la Mer Noire, nous nous sommes précipités vers elle. Chaudement enveloppés, nous avons résisté aux assauts du vent pour découvrir un bâtiment qui nous captivait déjà de loin. Libre au devant de la promenade, narguant vent et marré, se tenait le Casino de la ville.


On voyait déjà de loin que la météo lui avait arraché quelques morceaux, des vitres brisées étaient barricadées avec des planches en bois, d’autres offraient une entrée aux pigeons. C’était à qui du crépi ou de la façade s’effondreraient en premier. Fascinant ! On ne peut pas décrire notre impression autrement. Fasciné par un bijou de l’Art Nouveau et encore plus fasciné de le trouver ainsi, négligé, délabré, laissé pour compte. Un spectacle qui me rappelle Cuba et La Havane, cet instantané macabre de l’impermanence.


Ma : Constanța de son petit nom roumain (ț se prononce [ts]), Constance en français, est un port sur la côte de la Mer Noire, une métropole (la 5e de Roumanie) flanquée d’innombrables immeubles soviétiques. Son cœur historique, celui fondé au 7e siècle avant notre ère par les grecs sous le nom de Tomis (Τόμοι – Tomoi), se trouve sur une petit péninsule et tout au bout de cette péninsule, sur la promenade, face aux tempêtes impérieuses de la Mer Noire se dresse un grand bâtiment blanc, le Casino.


Le Casino de Constance (en fait le 3e bâtiment construit à cet effet) a été construit de 1907 à 1909 en pleine époque Art Nouveau. Conçu par un architecte français, Daniel Renard, remanié par deux fois à chaque changement de mairie (Art Nouveau – pas Art Nouveau! – en fait si, Art Nouveau!!), finalement signé du nom d’un inconnu. Six mois avant la fin des travaux, Daniel Renard demande en effet une augmentation, la mairie refuse, Renard démissionne, son nom ne sera jamais cité.


Sous les soviétiques, les jeux d’argent étant interdit, le Casino sert de salle de théâtre et de restaurant. On s’y marie, on y fête les bals de promo ou les événements officiels. (Le dictateur communiste Ceaușescu le fait même rénové en 1986.) Après la révolution roumaine en 1989 (coup d’état qui a renversé Ceaușescu), le Casino est confié à une entreprise privée qui, si elle a fait de beaux profits en le réhabilitant comme casino et restaurant, refuse de dépenser un centime à sa restauration. Conclusion : En 2009, le bâtiment doit être évacué, il était devenu dangereux.


Sauf qu’en 2009, le maire au pouvoir est Radu Mazare, aujourd’hui en procès pour corruption, détournement d'argent public, abus de fonction, attribution illégale de terrains et 3 autres chefs d'accusation liés à son mandat. Radu Mazare préférait injecter les finances publiques dans une station balnéaire à l’extérieur de Constance (où il avait quelques intérêts personnels) plutôt que d’aider à la rénovation du centre-ville historique. Les bâtiments tombaient en ruine, des monuments historiques étaient occupés (on a ainsi occupé la synagogue, volant jusqu’au plus petit morceau de métal, provoquant ainsi l’effondrement du toit – Un arbre y pousse aujourd’hui), la place d’Ovide (Piața Ovidiu) servait de QG aux pickpockets et délinquants en tout genre.


Le Casino est donc abandonné au vent, aux vagues et aux pigeons. En 2013, l’Union Européen finance un plan de réhabilitation du centre-ville, les routes et le système de canalisation sont rénovés, des gardes postés un peu partout garantissent enfin la sécurité de l’endroit, mais rien pour le Casino.

Depuis 2015, des sous de l’UE sont enfin prévus pour le rénover, mais à chaque appel à projets, les candidats perdants font appel de la décision. On en est ainsi au quatrième et toujours rien n’est fait pour le Casino.


Ce Casino pourtant est une pépite d’Art Nouveau, le seul bâtiment Art Nouveau de Roumanie. Sa grande baie vitrée en forme de Saint-Jacques, ses vitraux colorés, son grand escalier à deux volées couvert d’un tapis rouge, ses lustres, les statues sur son toit et ses stucs muraux… Autant de petits trésors que nous avons découverts, émerveillés, dans le roucoulement des pigeons et l’odeur de renfermé.


A côté du Casino, il y a bien d’autres bâtiments, abandonnés et délabrés, qui sont des pépites architecturales de leur temps. La péninsule de Constance cache en effet sur une petite surface une cathédrale orthodoxe (Cathédrale Saints Paul et Peter), une ancienne et une nouvelle mosquée, une église orthodoxe grecque, une église chrétienne bulgare, ainsi que la synagogue en ruine. Du point de vue des bâtiments, les lieux de culte sont majoritairement en bon état, bien d’autres bâtiments résidentiels ont été confisqués par les soviétiques et livrés à la population, leur nécessaire rénovation ne commence que petit à petit. Au soir, une promenade à travers les rues nous montre que d’innombrables maisons sont vétustes, délabrées, laissées vides, habitées seulement par des gardes sensés empêcher qu’elles ne soient encore plus détériorées.


GaMa : Aux yeux des locaux, le Casino reste le symbole de Constance, le premier à côté des lieux de culte de toutes confessions à mériter une rénovation en bonne et due forme. Notre sentiment s’est heureusement confirmé, Constance est la ville que nous espérions trouver : fascinante et entourée d’histoires !



Ga: Die großen Weltmeere können durchwegs sehr rau und stürmisch sein und nicht minder ungehalten zeigte sich uns das Schwarze Meer bei unserem Erstkontakt in Constanza in Rumänien. Constanza, ein Name, der irgendwie in den Tiefen meiner Erinnerung hängen geblieben ist. So Recht kann ich nicht sagen, warum es mich in diese Stadt zieht, oder, was ich so tolles von ihr erwarte, hab ich mich doch nicht tiefer mit ihr beschäftigt. Ich weiß nur, dass mir meine innere Stimme sagt, dass sie Geschichten umwoben und faszinierend sein muss. Dasselbe Gefühl, das mich 2008 nach Kuba führte, lang in mir.


Dieses Gefühl wurde schnell bei unserer Ankunft vom kalt-nassen Wind des Schwarzen Meeres verblasen. Der Wind jedoch war nicht alleinig daran beteiligt. Stolze sowjetische Plattenbauten, die durchaus schon bessere Tage gesehen haben, reihten sich wiederkehrend gleichbleibend entlang unserer Straße in die Stadt. Kurz gesagt: Ein architektonischer Einheitsbrei der langweiligeren Sorte. Die Enttäuschung machte sich bereits in mir breit. Doch so schnell wie der Wind am Meer sich drehen kann, so hat sich auch das Gesicht der Stadt gewandelt als wir in ihr Zentrum gelangten. Wir parkten Manni direkt vor der orthodoxen Kathedrale (Sankt Paul und Peter) und erblickten die Küstenpromenade vor uns. Unsere Neugier aufs Schwarze Meer trieb uns umgehend dort hin, dick eingehüllt stemmten wir uns gehen den peitschenden Wind und erblickten ein Gebäude, welches uns von der Ferne schon faszinierte. Frei und vorgelagert zur restlichen Promenade, steht dem Wind und den Wellen trotzend das imposante Casino der Stadt.


Von der Ferne sah man bereits, dass das Wetter dem Gebäude einiges an Substanz abgetrotzt hat, Fensterscheiben sind mit Holzbretter vernagelt, andere Scheiben gebrochen und bieten den Tauben Ein- und Auslass. An jeder Ecke bröckeln der Putz und die Fassade um die Wette. Faszinierend! Anders kann man unseren Gefühlszustand nicht beschreiben. Fasziniert von einem Juwel der Baukunst in Jugendstil und noch faszinierender ihn so verwahrlost und sich selbst überlassen vorzufinden. Ein Anblick der mich an Kuba und Havanna erinnert, diese schaurig schöne Momentaufnahme des Vergänglichen.


Ma : Auf Rumänisch Constanța (ț spricht man [ts] aus), auf Deutsch Constanza, ist eine Hafenstadt am Schwarzen Meer, eine Metropole (die 5. Rumäniens) mit unzähligen sowjetischen Gebäuden. Der historische Kern, im 7. Jahrhundert vor Christus von den Griechen unter dem Namen Tomis (Τόμοι – Tomoi) gegründet, liegt auf einer kleinen Halbinsel und ganz am Ende dieser kleinen Halbinsel steht ein großes weißes Gebäude, das Casino.

Das Casino von Constanza (eigentlich das dritte unter diesem Name erbaute Gebäude) ist zwischen 1907 und 1909 erbaut worden, mitten im Jugendstil. Von einem französischen Architekt, Daniel Renard, konzipiert, zwei Mal umgeändert (Jugendstil – Kein Jugendstil! – doch Jugendstil!!), letztendlich von einem Unbekannten signiert. Sechs Monate vor Ende der Bauarbeiten hat Renard nämlich mehr Geld verlangt, das Bürgermeisteramt verweigerte es ihm, Renard quittierte, sein Name wurde nie erwähnt.


Unter den Sowjets ist Glückspiel verboten, so diente das Casino in der Zeit als Theater und Restaurant. Unter seinem Dach wird geheiratet, Bälle oder offizielle Events veranstaltet. (Der kommunistische Diktator Ceaușescu lässt es sogar 1986 renovieren.) Nach der rumänischen Revolution 1989 (die den Umsturz von Ceaușescu verursachte), wird eine private Firma mit der Verwaltung des Casino beauftragt. Sie machte gute Profite, wollte aber kein Pfennig für seine Instandhaltung ausgeben. 2009 wurde das Gebäude evakuiert, da es einsturzgefährdet geworden war (und immer noch ist).


Leider war 2009 Radu Mazare der Bürgermeister von Constanza, heute unterliegt er einem Gerichtsverfahren für Korruption, Missbrauch öffentlicher Gelder, Missbrauch seines öffentlichen Amtes, illegale Landzuteilungen und drei weitere Anklagepunkte. Radu Mazare war es lieber, das öffentliche Geld in einem Badeort außerhalb von Konstanza fließen zu lassen, wo er finanzielle Interessen hatte, als es im historischen Stadtviertel zu investieren. Die Gebäude verfielen, die historische Gebäude wurden besetzt und geplündert (so z.B. die Synagoge, bis zum kleinsten Stück Metall wurde dort gestohlen, so dass das Dach zusammengebrochen ist – heute wächst ein Baum in ihrer Mitte), der Ovid Platz (Piața Ovidiu) diente als Brennpunkt für Taschendiebe und sonstige Gauner.


Das Casino wird also sich selbst, den Wellen, dem Wind und den Tauben überlassen. Erst 2013 finanzierte die EU ein Sanierungsplan, um die Straßen und das Abwassersystem zu renovieren, Wächter wurden eingestellt, um die Sicherheit des Ortes zu gewähren, aber nichts für das Casino.

Seit 2015 ist endlich Geld von der EU da, um es zu renovieren, aber bei jeder Ausschreibung klagen die Verlierer, so dass heute die vierte Ausschreibung stattfindet – und immer noch kein Fortschritt zu sehen ist.


Dieses Casino ist immerhin eine Perle des Jugendstils, das einzige Jugendstil Gebäude Rumäniens. Das große Muschelförmige Panoramafenster, die bunt verzierten Fenster, die große zweiläufige Treppe mit roten Teppich, die Kronleuchter, die Statuen auf dem Dach und der Stuck an den Wänden… Viele kleine Schätze, die wir im Girren der Tauben und im Modergeruch bezaubert entdeckt haben.


Neben dem Casino gesellen sich auch andere Gebäude, die architektonische Perlen ihrer Zeit waren und viel zu lange dem Verfall entgegen blicken mussten. Die Halbinsel von Constanza birgt nämlich auf sehr kleiner Fläche Platz für eine orthodoxe Kathedrale (Sankt Paul und Peter Kathedrale), eine neue wie eine alte Mosche, eine griechisch-orthodoxe Kirche, eine christlich bulgarische Kirche, sowie die vollkommen verlassene und eingestürzte Synagoge. Den Gotteshäusern geht es aus Sicht der Bausubstanz gut, reichliche andere Wohnhäuser, unter der sowjetischen Regierung enteignet und der restlichen Bevölkerung übergeben, werden aber erst seit den letzten Jahren Stück um Stück renoviert. Ein Spaziergang durch die abendlichen Straßen zeigt auch, dass unzählige Hauser höchst baufällig sind sowie komplett leer stehen und nur von einem Wächter bewohnt werden, damit sie nicht leergeräumt werden können.


GaMa: In den Augen der lokalen Bevölkerung ist aber das Casino das Wahrzeichen Konstanzas, das erste Gebäude neben den Kultstätten, das eine angemessene Renovierung verdient hätte. Unser Gefühl hat sich zum Glück bestätigt, Constanza ist die Stadt, die wir geglaubt habe zu finden: faszinierend und Geschichten umwoben!




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