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Galdane

Juillet 2017

Ma : Il y a deux (enfin trois) routes qui slaloment à travers la gorge de Laerdal. La route principale, la plus « moderne », construite en 1970, essentiellement des tunnels mal éclairés, la roche des parois à vif, certains à sens unique, et la route dite « historique ». Plus personne ne prend la route « historique », si ce n’est quelques touristes curieux de voir ce qu’on peut bien appeler une route « historique », justement. Celle-ci, construite en 1843, serpente fastidieusement le long du fleuve, épousant les courbes, les pics et les creux de la gorge.

Quand la route le permet, qu’elle laisse un peu plus d’espace qu’à l’accoutumé, il y a sur cette route historique des aires de repos, on a mis quelques places de parking, quelques tables, une poubelle ou deux. Nous nous sommes arrêtés sur l’une de ces aires. Nous remplissions nos jerricanes dans l’eau claire du fleuve, quand nous avons vu quelques choses sur l’autre berge.

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Un village, à un village glacé dans le temps. Quelques bâtiments en pierre, aux toits végétales si typiquement norvégiens, perchés sur une pente raide, juste à côté d’une gigantesque cascade. Il y a une route plus ancienne que la route historique, la Kongevegen, la route du roi, construite en 1793. C’est la route que prenait le roi de Norvège quand il se rendait de l’ouest à l’est. C’est aussi une route difficile, où les pentes et les côtes si raides ont inspiré les conteurs et dessinateurs du pays. Sur le morceau le plus difficile, un village essentiel servait d’étape aux voyageurs, Galdane. Au summum de son activité, l’endroit a compté 9 maisons, des familles avec jusqu’à douze enfants ainsi que les voyageurs qui s’arrêtaient pour la nuit. Ils étaient entièrement indépendants en nourriture, se douchaient dans la cascade, pêchaient les saumons du fleuve, élevaient des chèvres et cultivaient des légumes. Par la Kongevegen, il leur fallait plus d’une heure à pied pour rejoindre les prochains êtres humains, le village de Borgund où se trouve la plus ancienne église « en bois debout » de Norvège (Stavkirke). En voiture, aujourd’hui, il nous aura fallu pas plus de dix minutes pour rejoindre Borgund depuis l’aire de repos juste en face de Galdane.

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En 1947, pensez donc après la Première et même la Seconde Guerre Mondiale, après la naissance de mes grands-parents et même celle de mon oncle, les derniers habitants de Galdane ont finalement quitté le village. Ils ont immigré en Amérique et ont ainsi abandonné un village encore parfaitement en état. Encore aujourd’hui, 70 ans après, on s’imagine pouvoir s’installer ici, dépoussiérer les maisons et remettre des animaux dans les étables. (S’il n’y avait pas ces fichus moustiques !) Seulement à leur départ, le village se trouvait isolé depuis presque 100 ans, la seule route y menant était délaissée. Si les allemands, pendant l’occupation de la Norvège, ont réinvesti la Kongevegen pour éviter d’offrir à l’ennemi un accès trop aisé, cela n’a pu rendre que plus difficile pour les habitants d’accéder au monde extérieur. Du haut de leur pente, ils ne pouvaient qu’observer la vie se dérouler à leurs pieds, juste en face, de l’autre côté du fleuve.

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Ga : (Original en allemand ci-dessous) Chemins et routes me fascinent depuis que je suis petit. Ils sont les traces pratiques du quotidien d’hier comme d’aujourd’hui. Je trouve particulièrement intéressant de s’imaginer qui les utilisaient et comment. Depuis toujours, on utilise des routes et, selon les exigences et la fréquentation, on en ôte les obstacles, on les rend plus accessibles avec des pavés ou aujourd’hui du goudron, on installe des étapes et parfois même on creuse des tunnels pour les rendre encore plus accessibles, pour aller encore plus vite. Les chemins et les routes sont insignifiants, mais chacun les utilise, quotidiennement. Souvent, on ne voit pas les difficultés techniques qui se posent aux ingénieurs d’hier comme d’aujourd’hui.

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Sur un terrain simple dans une zone plane, les seules missions difficiles sont les fleuves. Mais quand c’est en montagne, l’ingénieur se voit confronté à bien d’autres problèmes, des dénivelés conséquents, des gorges ou des massifs, des fleuves et des rivières. Parfois, il faut simplement s’accommoder de certaines réalités.

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Quand on voyage en Norvège avec la voiture, on comprend après quelques kilomètres pourquoi la circulation navale est privilégiée. C’est tout simplement plus facile, car les fjords sont déjà là. D’un point de vue technique, construire des routes en Norvège est un défi amusant, que ce soit en 1793 ou en 2017.

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Découvrir le Kongevegen était déjà passionnant, le parcourir jusqu’à Galdane l’était d’autant plus car ces 4km ne sont qu’un petit morceau des 100Km, mais un morceau difficile. Des panneaux informatifs le long du chemin laissent sentir comment le chemin était utilisé. Je dois tirer mon chapeau aux cochers et bâtisseurs, car ce chemin n’a rien à voir avec les autoroutes à 2 ou 3 voies que nous connaissons aujourd’hui. Le passage le plus difficile avec une montée de plus de 100% ou un angle de 45° à 50° est un tour de force même à pied. Avec un cheval et un chariot chargé, ce passage doit mettre les nerfs à dure épreuve. D’autant plus logique m’apparait la règle royale : les habitants de Galdane n’avaient en effet aucun impôt à payer, ils se devaient d’assurer la traversée du roi et de sa suite une traversée.

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On pourrait maintenant reprocher à l’ingénieur de l’époque de ne pas avoir mieux construit le chemin. Personnellement, au regard du terrain et des outils de l’époque, je m’incliner.

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Aujourd’hui, le chemin n’a plus d’utilisation, il est en effet impossible, même avec une voiture tout terrain, de l’emprunter. Même la route historique à travers la gorge, qui serpente exactement le long du fleuve, laissant parfois à peine la place de croiser une voiture en roulant au pas, n’est plus utilisée. La gorge est abandonnée, on n’entend plus que le grondement du fleuve et le bruit de moteur de certains touristes perdus (Ici, la vitesse est limitée à 30!) ou de motards cherchant l’adrénaline des virages serrés.

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Une règle technique dit que le courant électrique cherche toujours le chemin de la moindre résistance. Les voyageurs ne le font pas autrement. Ainsi, tous prennent les tunnels de 1970 et manquent la gorge abandonnée et sa beauté cachée, préférant les highlights touristiques des Stabskirke à Borgund où ils sont tellement serrés qu’ils se marchent sur les pieds.

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Cela prouve une nouvelle fois que le proverbe „le voyage est le but“ touche juste. Nous avons découvert par hasard le village orphelin qui suscita aussitôt chez nous la question : comment s’y rendre ? En cherchant la réponse, nous avons trouvé ce que nous souhaitons pour notre voyage. L’idée du guide touristique de visiter la Stabskirke de Borgund était divertissante, mais ce qui nous a passionné, c’est le chemin que nous avons pris pour nous y rendre.


Juli 2017

Ma : Zwei (eigentlich drei) Straßen schlendern der Schlucht von Laerdal entlang. Die Hauptstraße, die „moderne“ Straße von 1970 besteht aus unzähligen schlecht belichteten Tunneln aus rohem Gestein. Die s.g. „historische“ Straße ist so gut wie ausgestorben, nur ein Paar neugierige Touristen meinen wissen zu wollen, was wohl die „historische“ Straße zu bieten hat. Sie ist 1843 gebaut worden und schlängelt müheselig den Fluss entlang.


Wenn genug Platz ist, hat man doch daran gedacht, Rastplätze einzurichten, ein paar Parkplätze, ein paar Tische, zwei, drei Mühltonnen, das war’s. Wir haben dort gehalten, hauptsächlich um unsere Kanister im glasklaren Wasser des Flusses auszufüllen. Doch dann haben wir etwas gesehen.


Ein Dorf, ein Dorf wie eingefroren. Gebäude aus Stein mit diesem typisch norwegischen Pflanzendach hängen am steilen Hang, direkt neben einem großen Wasserfall. Es gab nämlich noch eine ältere Straße als die „historische“, die Kongevegen, der Königsweg, gebaut 1793. Es war der Weg, den der König nahm, um von Westen nach Osten zu reisen. Es ist auch ein schwieriger Weg, wo Steigungen und Gefälle so fordernd sind, dass sie Erzähler und Zeichner inspiriert haben. Vor dem schwierigsten Stück lag das Dorf Galdane. Am Höhepunkt seiner Aktivität, zählte das Dorf 9 Häuser, Familien mit bis zu 12 Kinder und Reisende, die die Nacht dort verbrachten. Der Hof hat alle vollständig unterhalten können, sie haben im Wasserfall geduscht, Lachs im Fluss gefischt, Ziegen gezüchtet, Gemüse angepflanzt. Über den Kongevegen brauchten sie mehr als eine Stunde zu Fuß, um die nächste Menschenseele zu erreichen, das Dorf von Borgund, wo auch die älteste Stavkirke steht. Heute brauchen wir mit dem Auto mal eben 10 Minuten vom Rastplatz genau gegenüber von Galdane bis nach Borgund.


1947, nach dem Ersten und sogar dem Zweiten Weltkrieg, nach der Geburt meiner Großeltern und sogar der meines Onkels, haben die letzten Bewohner Galdanes das Dorf verlassen. Sie sind nach Amerika ausgewandert und ließen so ein perfekt erhaltenes Dorf hinter sich. Heute noch, 70 Jahre später, kann man sich vorstellen, sich hier niederzulassen, das Mobelar abzustauben, Vieh in den Ställen zu bringen. (Wenn nicht diese verdammten Mücken wären!) Aber als sie damals Galdane verlassen haben, war das Dorf seit 100 Jahren von der Außenwelt abgeschottet, die Straße verlassen. Obgleich die Deutschen unter dem Zweiten Weltkrieg die Straße belagert haben, damit sie ihren Feinden keinen zu leichten Zugang überließen, hat dies für die Bewohner bestimmt keine Verbesserung ihrer Lage bedeutet. Von ihrem Hang konnten sie nur zuschauen, wie das Leben sich an ihren Füssen, auf der anderen Ufern Seite, abspielte.


Ga : Wege faszinieren mich seit ich ein kleines Kind bin. Sie sind für mich praktische Spuren des Alltages von damals wie heute. Besonders bei alten Wegen, finde ich es spannend sich vorzustellen, wie und vor allem welche Menschen sie schon über sich wandern oder fahren sehen haben. Seit jeher wurden Wege benutzt und je nach Anforderung und Frequentierung frei von Hindernissen gemacht, gepflastert bzw. heutzutage asphaltiert, Wegstationen eingerichtet und vielleicht untertunnelt, um noch einfacher und vor allem noch schneller voran zu kommen. Wege, Straßen sind unscheinbar, aber ein jeder benutzt sie, täglich, und man sieht oft nicht die technischen Schwierigkeiten, die sich den Ingenieuren heute wie damals gestellt haben.


Bei einfachem Terrain wie in flachen Gebieten, stellt oft die einzig schwierige Aufgabe dar, einen Fluss zu überqueren. Wenn es jedoch ins Gebirge geht, fordert es dem Ingenieur einiges ab, um Dinge wie eine vernünftige Steigung, einen einfachen und schnellen Bau, Schluchten bzw. Bergmassive zu umgehen, oder, Flusse bzw. Bergbäche zu überwinden. Wenn es darum geht, im Gebirge eine Straße oder Weg zu bauen, dann lassen sich selten alle diese Faktoren erfüllen. Mit gewissen Gegebenheiten, muss man sich abfinden.


Wenn man nach Norwegen mit dem Auto kommt, versteht man schnell nach einigen Kilometern warum Boote bzw. Schiffe damals wie heute dem Verkehr die Wege vorgegeben haben. Es ist schlicht und einfach um vielfaches leichter, da die Fjorde ja schon da sind. Straßen in Norwegen zu bauen, ist eine spannende und für mich aus technischer Sicht sicher lustige Herausforderung, egal ob 1793 oder 2017.

Den Kongevegen zu entdecken, war bereits spannend und ihn nach Galdane zu begehen, war umso spannender, da der 4km kleine jedoch schwierigste Abschnitt des 100km langen Kongevegen informativ mit Erklärungen aufgebaut ist, und man es regelrecht Spuren kann, wie der Weg damals bereist wurde. Ich muss hier den Kutschern wie dem Bauherren meinen Respekt zollen, denn mit den einfachen zwei bis drei Spurigen Autobahnen, wie wir sie heute kennen, hat dieser Weg nichts zu tun. Das schwierigste Stück mit geschätzt einer Steigung von über 100% oder einem Winkel von 45° eher 50° ist selbst zu Fuß hoch wie hinab ein richtiger Kraftakt. Mit Pferd und schwer beladenen Kutschen war es wohl jedes Mal eine ungemeine Nervenprobe. Umso klarer verstehe ich die damalige königliche Regelung; dass die Bewohner von Galdane keine Steuern entrichten mussten, jedoch dem König und seinem Gefolge stets sicheres Geleit durch diesen kleinen Streckenabschnitt gewähren musste.


Man kann nun natürlich sagen, weshalb es der damalige Ingenieur nicht besser und einfacher gebaut hat. So wie ich das Terrain dort vorgefunden habe und mir vorstelle zu welcher Zeit und mit welchen Mitteln und Werkzeugen dort eine Straße gebaut wurde, so muss ich erneut meine Hut ziehen.


Heutzutage hat man keine Verwendung mehr für diesen Weg, unmöglich es geschweige mit einem Jeep zu passieren. Und selbst die alte Autostraße durch die Schlucht, die sich jede Kurve exakt den Fluss entlang schlängelt, teilweise gerade so viel Platz das bestenfalls nur im Schritttempo zwei Autos passieren können, hat heute ausgedient. Das Tal ist verlassen und neben dem Rauschen des Flusses hört man nur das gemütliche Motorengeräusch von verirrten Touristen (es herrscht Tempolimit 30 für die ganze Strecke!) oder das der kurvensuchenden Motorradfahrern.


Eine technische Regel besagt, dass der elektrische Strom den geringsten Weg des Widerstandes sucht und nimmt. Reisende tun es nicht anders und so fahren sie alle zügig durch die 1970 erbauten Tunneln und verpassen ein vergessenes Tal mit versteckter Schönheit, um sich bei den Touristenhighlights wie der Stabskirke in Borgund gegenseitig auf die Zechen steigen zu können.


Es zeigt sich wiedermal, dass in dem Sprichwort „Der Weg ist das Ziel“ viel Wahres steckt. Denn das durch Zufall entdeckte verwaistes Dorf Galdane, welches uns die sofortige drängende Frage aufwarf, wie man dort hingelange, und unsere neugierige Suche nach dieser Antwort war genau diese Art von Erlebnis, die wir uns vorweg gewünscht haben zu finden. Die durch unseren Reiseführer vorgegebene Idee, die Stabskirche zu besichtigen, war unterhaltsam, das Spannende fanden wir jedoch auf dem Weg dorthin.




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